Les groupes internationaux accélèrent la transition énergétique via des critères d’investissement plus sélectifs alignés sur leur stratégie
- Évolution de la stratégie d’investissement – 69 % des répondants français ont modifié leur stratégie d’investissement au cours des 12 derniers mois, les entreprises examinant de plus près les différents projets d’énergie propre, contre 87 % des répondants issus des pays membres du G20.
- Pression continue – en France, la pression pour réduire les émissions vient principalement des régulateurs (74 %), des fournisseurs et des concurrents (73 % chacun).
- Investissement soutenu dans les énergies renouvelables – 55 % des dirigeants d’entreprises françaises considèrent que l’investissement dans les énergies renouvelables est crucial pour la croissance, contre 77 % des répondants issus des pays membres du G20.
- Un intérêt constant pour le solaire – l’énergie solaire reste la source d’énergie renouvelable la plus prisée par les investisseurs au cours des cinq dernières années dans l’ensemble des pays du G20.
- L’essor des technologies P2X – 80 % des répondants issus des pays membres du G20 prévoient d’augmenter leurs investissements dans le P2X au cours des cinq prochaines années, tandis qu’en France, 45 % des répondants déclarent avoir l’intention de le faire.
Selon la nouvelle étude "Powering Change: A New Era for the Energy Transition" menée par le cabinet d’avocats Ashurst et publiée pour la cinquième année consécutive, les entreprises prennent davantage en compte deux facteurs lorsqu’elles décident d’investir dans la transition énergétique : la compétitivité des coûts et le retour sur investissement global pour les investisseurs. Alors que les entreprises adaptent en permanence leurs stratégies prenant en compte ce phénomène mondial de la transition énergétique, elles doivent élaborer un panel plus large de facteurs destinés à soutenir leurs investissements en faveur de la transition énergétique.
Ce rapport recueille les avis de près de 2 000 dirigeants d’entreprise issues des pays membres du G20. Cette édition analyse également les tendances des cinq dernières années en matière de transition énergétique, révélant comment les perceptions de la transition vers une énergie plus propre ont évolué depuis 2019.
Mark Barges, associé en financement au sein du groupe Projets et Energie Transition chez Ashurst à Paris, déclare : " Il existe une véritable prise de conscience de la part des entreprises à l’échelle mondiale et notamment française du fait que les investissements dans la transition énergétique ne sont désormais plus une option mais bien un pan entier de leur stratégie de croissance. Ce n’était pas forcément aussi évident il y a cinq ans. Le frein principal reste le coût mais aussi et surtout le besoin de visibilité sur la rentabilité des investissements dans la transition énergétique. »
Tom Longmuir, associé en financement au sein du groupe Projets et Energie Transition chez Ashurst à Paris, ajoute : « On constate de grandes évolutions ne serait-ce que sur les derniers mois dans la manière dont les entreprises françaises notamment appréhendent leurs investissements dans la transition énergétique. On voit bien qu’il s’agit d’un effort désormais collectif en témoigne par exemple le fait que cette cinquième édition du "Powering Change: A New Era for the Energy Transition" révèle que la pression qui pèse sur les entreprises françaises pour accélérer leurs investissements dans la transition énergétique vient désormais en grande partie du régulateur quand dans la première édition du rapport, elle venait principalement des investisseurs. De même, il y a une vraie ouverture vers les de nouvelles technologies comme les Power-to-X, ce qui marque une véritable évolution. »
Bien que les entreprises restent engagées dans le changement, elles adoptent une approche plus réfléchie en matière d’investissements dans la transition énergétique. 69 % des répondants français déclarent avoir modifié leur stratégie d’investissement au cours des 12 derniers mois en matière de transition énergétique, contre 87 % des répondants issues des économies membres du G20. Cette évolution des attitudes peut s’expliquer par un affinement des critères d’investissement des dirigeants, tout en prenant en compte d’autres défis parallèles, tels que les tensions géopolitiques et la sécurité énergétique.
L’intérêt pour les énergies renouvelables a néanmoins diminué en France. Cette année, 55 % des répondants considèrent l’investissement dans les énergies renouvelables comme essentiel à leur croissance stratégique, contre 85 % il y a cinq ans. De plus, au cours des cinq dernières années, 48 % des entreprises françaises ont réorienté leurs investissements en faveur de l’énergie solaire. Cette tendance peut s’expliquer par le fait que plus de 80 % de l’électricité en France est déjà décarbonée, principalement grâce à l’énergie nucléaire, rendant moins urgent le besoin d’accroître encore la part des énergies renouvelables. Néanmoins, l’investissement dans les énergies renouvelables en France devrait se concentrer davantage sur l’éolien offshore et solaire qui accompagneront le développent de nouvelle centrales nucléaire, considérés comme des moyens de réussir la transition verte et d’assurer la souveraineté énergétique du pays. Le succès mondial du solaire au sein des économies membres du G20 illustre également la manière dont le soutien initié par des gouvernements peut stimuler la croissance et entraîner une réduction des coûts technologiques réels.
Dans ce contexte, les résultats indiquent que de nombreuses entreprises s’intéressent aux technologies Power-to-X (P2X) comme étant une solution potentielle pour atteindre leurs objectifs de transition. Les entreprises du G20 témoignent d’une confiance significative dans cette technologie, bien que cet enthousiasme soit plus modéré en France : 80 % des répondants issus des économies membres du G20 prévoient d’accroître leurs investissements dans le P2X au cours des cinq prochaines années, contre 45 % des répondants français. Il est à noter que 43 % des répondants français perçoivent positivement les mesures politiques et les plans de relance économique prévus pour le développement du P2X en France au cours des cinq prochaines années. Les principaux défis identifiés par les répondants issus des économies membres du G20 pour le P2X sont le coût (56 %), l’intégration aux sources d’énergie renouvelable (49 %) et le transport et le stockage (48 %). Pour les entreprises françaises, le principal obstacle est le coût de la technologie (47 %). Afin de garantir la viabilité des projets, il sera essentiel d’assurer une stabilité réglementaire, un régime de subventions clairement défini et des investissements significatifs pour exploiter pleinement le potentiel des technologies P2X.
Lire le rapport complet ici.